Le jardin d’enfant ( 2 ans 1/2 à 4 ans)

C’est une classe où le rythme se fait tout en douceur, où ils apprennent à s’épanouir doucement en petit groupe. La classe est assurée par un pédagogue, son assistant et une stagiaire annuelle.
L’effectif est limité à 15 enfants environ.

Une journée chez les Petites Pousses comprend les activités suivantes :

  • Jeux libres suivi du rangement
  • Histoires racontées
  • Activités artistiques et manuelles du matin
    (Peinture le lundi, pain le mardi, dessin le jeudi, pâtisserie le vendredi)
  • Jeux libres à l’extérieur
  • Ronde de Saison en rythme et gestuelle, comptines, chants
  • Repas biologique suivi d’un repos/sieste
  • Histoire avant de prendre le goûter de l’après midi
  • Activités artistiques et manuelles de l’après midi
    (Activité manuelle le lundi, motricité le mardi, musique le jeudi, goûter des sens le vendredi)
La vie au « Jardin des Petites Pousses »

L’importance du rythme et des répétitions :

Les activités artistiques et manuelles telles que peinture, dessin, le pain,…marquent chacune un jour de la semaine pour la plus grande joie de l’enfant qui peut se repérer dans le temps.

Le rythme et la répétition sont des éléments fondamentaux qui structurent le jour et la semaine. Nous organisons l’année en harmonie avec le cycle annuel et les différentes périodes de fêtes cardinales. Ainsi, la vie au Jardin d’Enfants se déroule dans une grande « respiration » en activités contrastées qui rythment la journée, la semaine, les mois, l’année, selon le cycle des saisons et de la nature.

Ces rythmes orientent l’enfant dans le Temps, lui apportant sécurité et confiance par leur régularité. Ils constituent ses repères et font acte d’autorité naturelle douce acceptée, comme l’alternance organique naturelle du jour et de la nuit et des saisons.
Il est donné une grande importance à ce que l’enfant puisse vivre à son propre rythme et bénéficier de rythmes réguliers, de répétitions afin de lui donner du temps, lui permettre d’intégrer et de faire vraiment siens tous les vécus recueillis en lui, chaque jour, d’en disposer pour son expression et son champ d’expérience personnel.

Ces éléments essentiels du rythme et de la répétition dispensent des forces équilibrantes et curatives : ils renforcent l’enfant dans la formation de sa volonté et de sa mémoire, le confortent dans un sentiment de stabilité et de protection qui lui permet de percevoir le monde comme fiable et digne de confiance.

Grâce et par les rythmes, nous soignons spécialement l’alternance polaire des temps de concentration et de détente, intériorisation-extériorisation, pour le bon équilibre et épanouissement de l’enfant.
Ainsi, les activités à travers lesquelles l’enfant s’exprime lui-même : le jeu libre, ainsi que les travaux manuels ou artistiques, s’équilibrent dans un rythme harmonieux avec les autres, dans un rythme sain de «concentration-détente», «dedans-dehors» qui permet à l’enfant d’agir et de recevoir. D’être tour-à tour, actif ou contemplatif, ce qui lui permet de bien « respirer» et ainsi d’éviter la fatigue.

Le rythme que l’on retrouve à l’extérieur avec les saisons ou à l’intérieur de soi avec les battements du cœur.

Concernant les fêtes, certains parents pourront trouver dérangeante la présence dans le jardin d’enfants de certaines fêtes perçues comme « religieuses » dans les écoles Steiner. Ce serait méconnaître la signification qu’ont celles-ci au sein de cette pédagogie. Le mot « religion » n’a-t-il pas comme origine « religare » qui signifie « Relier » ?

D’une part, le choix des fêtes religieuses chrétiennes (qui, historiquement, sont souvent venues en remplacement de fêtes païennes ayant lieu aux mêmes dates, car en lien avec le biorythme terrestre) vient du fait que notre société occidentale a profondément été marquée par cette religion, dont elle est encore imprégnée, preuve en est que la quasi-totalité des écoles et des familles de notre pays célèbrent Noël, l’Épiphanie avec la galette des rois, la Chandeleur, …

D’autre part, pour Rudolf Steiner ; « le rythme est porteur de vie » et il est en outre recherche d’équilibre. En ce sens, les fêtes historiques, comme les fêtes religieuses, structurent le temps et permettent d’introduire un certain rythme dans l’année. Via ce rythme, elles inculquent également plus profondément les valeurs universelles dont elles sont porteuses, qui se résument au fond à l’amour, la compassion, la joie de vivre, l’aspiration à s’élever, toutes choses qui sont communes aux être humains, quelle que soit leur spiritualité.

« Moins on dressera l’intellect et plus on travaillera avec la totalité de l’être humain,

de sorte que l’intellect se développe à partir de mouvements de l’habilité des mains, mieux cela vaudra.

En réalité, notre intellect ne se forme pas par un entrainement intellectuel direct.

Il faut savoir que celui qui est maladroit de ses mains aura un intellect maladroit,

ses pensées seront moins souples,

alors que celui qui peut se servir avec dextérité de ses doigts

aura aussi des pensées mobiles qui pourront pénétrer la réalité des choses. »

Rudolf Steiner

Les activités chez les Petites Pousses

Les jeux libres :

Le jeu libre et créatif joue un rôle essentiel dans la formation de son être intérieur, l’expression de sa personnalité et son insertion sociale. Il est un des facteurs essentiels de l’éducation parce que l’être et l’intelligence de l’enfant peuvent ainsi se développer librement. Ce qui n’est pas le cas lorsque le jeu est canalisé de façon conditionnée par un training abstrait où il devient alors automatique et déjà scolaire. En conséquence, il est essentiel d’accorder au jeu libre beaucoup d’intérêt, de temps et d’espace.

Cette créativité inspirée directement par l’imagination dans l’action est d’une richesse exceptionnelle et de plus, pleinement vécue, elle donnera des fruits précieux autant pour l’épanouissement immédiat que pour celui à venir de l’enfant. En effet, le fait que cette imagination-volontaire et créatrice puisse s’exprimer librement à cet âge précis – et ne soit pas refoulée – permettra sa métamorphose à l’âge adulte en un potentiel de créativité féconde et renouvelée, potentiel d’individualisation rendant seul l’être libre, autonome et responsable.
C’est la raison pour laquelle le jeu dit «symbolique» est à privilégier et à protéger particulièrement, autant pour le présent que pour l’avenir de l’enfant. L’imitation est une des grandes forces du jeune enfant.

Pour permettre à l’enfant de développer son activité propre, la plus riche possible et favoriser sa capacité à explorer et créer, à construire, il est essentiel de faire le choix d’un matériel pédagogique naturel de qualité, aux belles couleurs fraiches et de jouets simples, confectionnés avec des matières nobles ou brutes (bois, tissu, de coton ou de soie …)

Il est aussi important de choisir des formes peu élaborées pour donner libre cours chez l’enfant, à la représentation intérieure toute personnelle, à l’affect, et laisser s’épanouir la force d’imagination créatrice et volontaire, selon sa propre impulsion, son style. Le fait que l’objet ne dise pas tout, permet de respecter l’espace intérieur. L’enfant élabore par soi-même. L’objet trop fini barre la route à son imagination.

A l’intérieur, l’enfant va « jouer à la vie » par imitation, à travers dînette, poupée, animaux de bois, déguisement, cabane qu’il construit à l’aide de voilages ou de planches et dans laquelle il aime se blottir. C’est sa maison où il joue à reconstituer la famille, à soigner les bébés et à leur donner à manger. Puis soudain, il voudra se déguiser à son gré et partira dans un autre jeu.
Avec le support de tissus colorés et de rondins diversifiés, il élaborera de petits univers, de petits mondes à lui, installera sa ferme, ses personnages, son train ou sa voiture dans un paysage construit par lui à cet effet.
Mais également dans son jeu, par l’exploration de son environnement et ses constructions, dedans comme dehors, l’enfant peut faire de multiples autres expériences de physique, de recherche d’équilibre, et de « toucher » : ressenti de la densité et de la texture des objets. Grâce à la grande variété des matériaux en matière naturelle mis à sa disposition. De la sorte, il peut vivre des découvertes et explorations, sans limite : autant de possibilités d’apprentissages et de créations lui sont offertes.

Dans le jeu enfantin partagé ou réalisé en groupe, la découverte, l’accueil et le respect des petits compagnons se développent et l’enfant s’intègre progressivement et naturellement dans la communauté, développant à son rythme et en douceur une première socialisation.

 

Chants, comptines et rondes

Le temps des comptines et des champs est fait en cercle, assis sur un rondin, devant une « table des saisons ».

Nous commençons d’abord par nous dire « Bonjour ». Chaque enfant est nommé et salué individuellement, sans oublier les absents : quelques mots seront dits pour expliquer une absence. Tous les enfants sont donc évoqués dans cette présentation, même ceux qui sont malades ou en voyage avec leurs parents.

Afin, de favoriser le langage, a lieu un échange de nouvelles qui permet aux enfants de s’exprimer, de prendre la parole, mais aussi pour le reste du groupe d’écouter la parole d’autrui et de la respecter. Les chansons sont choisies avec soin afin de faire écho au vécu réel du petit enfant. Les saisons rythment ces choix.

Les enfants participent aux comptines et imitent les gestes. Leur corps participe aux petites histoires et leur permet de les vivre pleinement, jusque dans leur motricité fine. Les enfants aiment beaucoup les jeux chantés et les comptines qui créent un lien entre eux et nourrissent leur joie de vivre.

Le jeu de doigt est une pratique qui va dans le sens d’un développement de la motricité fine pour compléter les activités basées sur les mouvements mobilisant l’ensemble du corps. Cela prépare aux travaux manuels et structure le cerveau préparant ainsi une pensée nuancée qui sera nettement développé dans la deuxième septaine de l’enfant.

Entre chaque vacance, une fête est proposée aux parents, pendant laquelle nous présentons nos comptines et finissons par un gouter qui permet des échanges entre familles. Plusieurs livrets de fêtes et saisons sont également édités et donnés à chaque famille pour que la vie et les acquis de jardin d’enfants se prolongent dans les foyers.

 

Les histoires

Chaque jour, une histoire est racontée à l’ensemble du groupe. L’histoire du matin est racontée oralement sans le support du livre, offrant la possibilité d’imagination totale chez l’enfant.

C’est un moment important de la journée. Les histoires sont puisées dans le répertoire traditionnel. Elles sont choisies pour leurs images archétypales porteuses de sens et viennent nourrir et enrichir la vie intérieure de l’enfant. La même histoire est racontée pendant plusieurs jours pour que les enfants aient réellement le temps de s’en imprégner et de la vivre pleinement.

Des livres adaptés aux jeunes enfants (Editions Novalis, Triades, …) sont proposées après la sieste, laissant le temps à chacun de se réveiller à son rythme. Manipulés avec respect ils permettent aux enfants de créer leurs propres histoires au travers des images de qualité.

  

Les petits qui arrivent au jardin d’enfant connaissent-ils les couleurs? Certains oui, mais la meilleure manière de vraiment les incorporer, c’est de pratiquer la peinture. Lorsqu’il a « vécu » les couleurs à travers l’aquarelle, on peut vraiment dire que l’enfant les connaît et qu’il les a ressenties.

 

Lundi matin

La peinture

La peinture sur papier mouillé permet à l’enfant de bien exprimer ce dont sa personnalité est porteuse. Lorsqu’il mélange du rouge avec du jaune et qu’il obtient de l’orange, il vit quelque chose : il se sent à l’origine d’une création et cela se produira aussi lors de l’obtention de toutes les nuances possibles de vert à partir de dosages différents des jaune et bleu. Plus tard, lorsqu’on lui parlera de couleurs, il comprendra à partir de cet acquis personnel et intériorisé et non par concept intellectuel; il en aura vécu l’expérience. L’important, c’est l’expérience qu’on vit au moment de peindre; certes, il y a un résultat sous forme d’une feuille couverte de couleurs plus ou moins mélangées; mais il ne faut pas perdre de vue que c’est tout ce que l’enfant a vécu sur le moment qui reste primordial.

Chez les “Petites Pousses”, la séance de la peinture est le lundi. Le choix de ce jour n’est pas anodin. Dans la pédagogie Steiner, la peinture utilisée est l’aquarelle sur feuille mouillée et l’élément “ eau” est au cœur de cette pratique. Et qui parle d’eau parle de l’influence de la lune. D’où le choix de vivre la peinture le lundi. En effet, dans la tradition gréco-romaine, chaque journée était l’occasion de fêter une des divinités romaines qui étaient associées à une planète. Ainsi, le lundi était le « jour de la Lune » (Lunaes dies).

Lors du premier trimestre, nous commençons à découvrir la couleur au travers de grandes vasques d’eau où le bleu, le rouge et le jaune dansent devant les yeux émerveillés des enfants. Il est aussi intéressant pour eux de plonger et toucher la couleur avec leurs petites mains à la fin de la séance dans ces grandes vasques. Viendra ensuite l’expérience de « caresser  » la feuille avec le pinceau à poil souple au cours du deuxième trimestre.

Dans la classe des petits, chacun apprend à vivre d’abord chaque couleur primaire, mais par la suite ils utiliseront les trois couleurs primaires et ce sera dans le pot où l’on rince les pinceaux que l’expérience sera la plus belle : on y découvrira des violets extraordinaires, ou un vert-jaune, ou un vert-bleu remarquable… et tout le monde s’extasiera sur ces couleurs qui deviennent, de ce fait, aussi importante que les peintures réalisées ! Qu’il est vivant l’intérêt que l’on porte à ces mélanges de couleurs! Toutes nos activités sont essentiellement destinées à vivre ces moments de découverte.

A travers la peinture, c’est à chaque enfant de développer ses propres perceptions; au jardin d’enfants on n’est pas du tout dans les formes, dans le copiage de modèles, mais au contraire dans le travail avec les couleurs que chacun vit à sa manière, l’enfant est complètement libre de peindre ce qu’il ressent.

 

Lundi après-midi

Initiation aux travaux manuels

A cet âge, l’enfant est « imitation » et il veut faire comme l’adulte. Ce temps du lundi après-midi n’a pas pour but de concevoir des objets finis qui n’auront aucun sens pour le jeune enfant, n’ayant pas encore toutes les capacités motrices pour les faire.

En revanche, nous pouvons permettre à l’enfant de découvrir les bases et ainsi de s’initier au découpage, ou encore au collage, …comme les grands.

L’important est qu’ils ne soient pas mis en difficulté. Leur mettre à disposition des ciseaux qui coupent bien, est indispensable. Penser aux ciseaux de gaucher pour les gauchers :(Si vous êtes droitier : essayez de découper de votre main gauche avec des ciseaux de droitier et vous comprendrez vite le problème).

Pour certains enfants, il peut être intéressant de leur proposer des ciseaux adaptés. Des ciseaux à ressort en plastique par exemple permettent de faire une économie de geste : il suffit de presser pour découper et les ciseaux s’ouvrent à nouveau automatiquement ou bien des ciseaux munis d’une grande boucle afin de pouvoir y placer un doigt supplémentaire pour pouvoir l’ouvrir et le fermer plus facilement et avoir plus de force. Dans les années qui suivront, le tricot à doigt et le tissage seront développés.

  

Mardi matin

Fabrication du pain

Pétrissage et malaxage. C’est toute une activité extrêmement riche qui est vécue là par les enfants. Chaque semaine, faire le pain, dans une ambiance de travail en commun, au contact de ces ingrédients tellement simples et sains, si intimement liés à l’histoire de l’humanité, provoque un réel enthousiasme. L’imitation est une fois de plus une richesse pour l’enfant.

Pétrir, former un pain (une boule, une tresse, un escargot ?) puis attendre patiemment que le pain lève, le mettre au four…. Cette bonne odeur qui emplit alors le jardin d’enfants, puis sortir les petits pains chauds que l’enfant pourra emporter chez lui en partant de l’école. Patience donc pour la dégustation.

Mardi après-midi

Mouvement et motricité

Le jeune enfant est tout neuf dans la vie : il appréhende le monde qu’il est en train de découvrir avec ses mains et ses pieds, l’ensemble de ses mouvements. Au sein du groupe nous lui proposons une exploration du mouvement dans toutes ses palettes, dans toutes ses diversités durant cette activité mais aussi au quotidien.

Le mardi après midi, on va lui permettre de faire siennes toutes les possibilités qu’il a d’explorer le monde et ainsi de se l’approprier. Il peut être léger comme le papillon, lourd comme l’éléphant, rapide comme la petite souris, lent comme la vache, il peut avoir la légèreté du vent…

Avec lui, on va entrer dans la capacité gestuelle de son corps pour aller vers le monde à travers l’infinie diversité de mouvements et de formes qui existent dans la nature, dans l’homme, dans l’animal, dans le végétal.

Tout cela, il va le faire sien, non par des consignes sèches mais par l’image et par la poésie.

C’est au cours d’une histoire mise en poésie, en rythmes, en musique, que les données du monde et les mouvements vont devenir vivants dans son psychisme d’une manière extrêmement colorée, diversifiée et rythmée.

Le petit enfant d’aujourd’hui n’a parfois jamais vu une souris, ni une vache, … mais le mouvement, le geste, l’attitude de ces animaux vont vivre en lui grâce aux images qu’il s’en fait à travers contes et histoires entendus pendant les déplacements.

Nous utilisons également tous les objets et meubles de la classe, pour ouvrir l imagination :une table peut devenir une montagne par exemple, un tissu bleu la mer ou une rivière…

C’est avant tout ce monde imaginaire qu’il faut enrichir.

Les histoires sont crées en fonction des saisons, ce ne sont pas les mêmes en automne ou au printemps. Pour cela il faut se demander ce que vit l’enfant au fil des saisons, au cours de l’année : pendant une période il a besoin de rentrer plus en lui-même tout comme la nature qui s’éteint progressivement à l’automne ; il convient alors de cultiver une lumière intérieure. Ensuite, vient le moment d’aller vers le printemps et de s’ouvrir peu à peu, de nouveau, à la lumière extérieure.

Encore une fois, nous sommes guidés par le temps et les saisons au cours de ces moments de motricité.

Ces moments renforcent et développent chez l’enfant la capacité d’être en harmonie avec lui-même, centré en lui-même tout en étant également ouvert au monde, aux autres. Elle lui donne l’occasion d’explorer ce qui se passe au dessus de sa tête, d’exprimer et de ressentir ce qui se passe au niveau de son cœur où se situe la capacité de vivre les choses avec émotion, sensibilité, finesse. Enfin, tout cela il faut le faire vivre de manière à ce qu’il se sente à la fois en lui et dans le monde.

Ce temps de motricité permet également de développer les sens du mouvement et de l’équilibre qui ont pu être identifiés par les scientifiques et que Rudolf Steiner décrit lorsqu’il parle des 12 sens et non seulement des 5 sens de l’être humain.

Le sens du mouvement nous fait percevoir la position du corps, en particulier lors des déplacements. Ce sens commence avant même la naissance, in utéro, avec la perception des mouvements de la mère. Il se développe ensuite à travers les actes de ramper à quatre pattes et à marcher. Il nous permet d’adapter nos gestes à la situation; il inclue aussi l’expression de soi par le geste.

Le sens de l’équilibre commence lui aussi avant la naissance et se développe à travers les actes de rouler, ramper puis marcher. Il nous fait prendre conscience des trois dimensions spatiales : en dessus/ au-dessous, à droite / à gauche et devant/ derrière. Il est lié au sens de l’orientation dont le support se situe dans l’oreille interne.

 

Jeudi matin

Dessin

Les enfants utilisent pour dessiner des pavés de cire naturelle colorée, grâce auxquels ils peuvent tout autant dessiner très finement ou au contraire laisser vivre les couleurs dans de vastes surfaces colorées. Les pavés de cire ont, en outre, la particularité de réagir très différemment en fonction de la force avec laquelle l’enfant appuie sur le papier, rendant ainsi possible un apprentissage très fin du sens du toucher et de la motricité de la main. Le sujet du dessin est laissé libre. C’est justement par l’observation du dessin libre de l’enfant que l’on peut percevoir très finement son état intérieur et en retirer des indications pédagogiques précieuses.

A la fin de l’année, les enfants autours de 3ans ½ sortent des « gribouillis » pleins de vie pour dessiner une courbe fermée ou une croix marquant la prise de conscience intérieure d’être une individualité unique par rapport au monde extérieur et aux autres humains.

 

Vendredi matin

Pâtisseries

La pâtisserie apporte énormément à l’enfant. Il aime reproduire par imitation les gestes qu’il peut observer de son entourage. Avant chaque séance l’hygiène avec le lavage des mains obligatoire.
Nous mettons en avant le langage avec le développement du vocabulaire et l’apprentissage de nouveaux mots liés à la situation.

Tous les sens sont en éveil, exploration des textures et des saveurs: on sent, on goûte les aliments.

La motricité fine est largement développée, on coupe, on casse, on verse, on transvase, on mélange, on malaxe, on fouette …
Nous découvrons des réactions « chimiques ». On observe la transformation des aliments lorsqu’on les mélange : comme par exemple, l’œuf fouetté avec du sucre devient mousseux. On fait aussi les premières expériences « physiques ». On pèse ou mesure les ingrédients.
Enfin, les enfants retrouvent leurs créations au moment du départ le soir et quel plaisir pour eux de partager et de déguster en famille un gâteau fabriqué «maison». 

 

Vendredi après-midi

Le Goûter des Sens

Le goûter des Sens est un temps de partages et de découvertes, une découverte qui se fera au travers des divers Sens de l’enfant *:

– Le Sens de la vue. A travers la vue nous percevons la lumière, l’ombre, les volumes, les couleurs des différents fruits. Nous nous amusons à le comparer et les associer.

– Le Sens du toucher est exploré au contact de différentes matières et textures des fruits. Le toucher est un sens fondamental, qui nous permet de percevoir les limites de notre propre corps. La peau est l’organe de ce sens, elle permet à la fois la perception de ce qui est intérieur et extérieur.

– Le Sens de l’odorat passe par l’organe du nez. Quel plaisir de découvrir des senteurs exotiques et fruitées. C’est le sens le plus lié à la mémoire. Des particules très légères pénètrent le corps par le nez jusqu’aux nerfs olfactifs. Les odeurs restent imprimées en nous, certaines pour la vie entière.

– Le Sens du goût nous communique la qualité des aliments, en nous en révélant les saveurs. C’est une expérience physique quotidienne. Que ce soit dans cette activité du vendredi après-midi ou durant la semaine, l’ensemble des aliments que nous proposons aux enfants sont issus de la culture biologique et responsable.

– Le Sens du langage est une fois de plus développé. Nous nous amusons à nommer les fruits, leurs couleurs, leurs formes, leurs familles. Et parfois une comptine peut accompagner sa dégustation (Ex : Pomme de reinette, …)

– Le Sens d’Autrui. Quel plaisir pour l’enfant d’apporter un fruit de sa maison et de le partager avec ses amis. Le sens d’autrui est la capacité de sentir la présence d’une autre personne. Elle affecte la capacité à interagir avec les autres, la capacité à travailler dans un groupe. Cette rencontre commence vers 3 ans et doit se faire avec douceur.

* Les 12 Sens selon Rudoph Steiner